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Objectif 6. Garantir le bon fonctionnement des écosystèmes et l’expression de la biodiversité


Le cœur du Parc national constitue une mosaïque de milieux structurée autour d’importants réservoirs forestiers, entrecoupés ou bordés par d’étroites vallées à dominante prairiale. L’eau est très présente, sous forme de petits chevelus de tête de bassin versant en forêt et de cours d’eau dans les vallées ainsi que dans de nombreux milieux humides. Ces écosystèmes sont riches d’une importante biodiversité et font, en dehors de certaines cibles patrimoniales et zones dites de friches, l’objet d’une gestion humaine dans un but d’exploitation des ressources. Au niveau mondial, la biodiversité connaît une érosion rapide, sous l’effet des changements globaux qui agissent également à l’échelle de notre territoire. 

 

Au-delà de la conservation des cibles patrimoniales, un Parc national a pour mission de préserver l’ensemble de son patrimoine naturel. Le bon fonctionnement des écosystèmes et l’expression de la biodiversité locale dépendent du maintien de la fonctionnalité des habitats naturels ainsi que de la maîtrise des facteurs qui leur portent atteinte. 

La fonctionnalité des écosystèmes repose en grande partie sur le maintien des continuités écologiques. Elles permettent le déplacement des espèces en leur sein pour qu’elles accomplissent leur cycle de vie et donc sur l’efficacité des trames vertes et bleues identifiées à l’échelle de son territoire, dans les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) et les schémas régionaux d’aménagement et de développement durable pour l’égalité du territoire (SRADDET). 

Au regard des caractéristiques du cœur, la poursuite de cet objectif repose sur la consolidation de la trame boisée, tout en améliorant ses interactions avec des espaces prairiaux et la mise en place d’infrastructures agro-écologiques. Parallèlement, la trame bleue se doit d’être également renforcée. Plus globalement, les écosystèmes et la biodiversité doivent être préservés d’atteintes irréversibles. 

 

[…]

Mesure n°2. Améliorer la qualité de la trame prairiale et généraliser les pratiques agro-écologiques

Mesure n°3. Renforcer la naturalité et la fonctionnalité des cours d’eau

[…]

 

MESURE N°2. AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA TRAME PRAIRIALE ET GÉNÉRALISER LES PRATIQUES AGROÉCOLOGIQUES

 

En complément de l’objectif de préservation des prairies patrimoniales (objectif 5), le maintien d’une trame prairiale fonctionnelle en cœur est une priorité pour compléter la fonctionnalité des continuités écologiques. 

 

Les prairies permanentes sont des habitats et de zones d’alimentation pour de nombreuses espèces. Elles ont également une action positive sur la qualité de l’eau (filtre, frein à l’érosion, etc.), en lien avec le maintien de l’élevage. À la date de création du Parc national, les prairies permanentes du cœur couvrent 1 195 hectares [juillet 2018]. Pendant la durée de la charte, deux moyens d’actions sont mobilisés pour limiter leur disparition voire accompagner la progression de la surface enherbée. Tout d’abord, le retournement des prairies permanentes est soumis à autorisation ainsi que les travaux de drainage (Rappel : le retournement des prairies patrimoniales est interdit, de même que les travaux de drainage en cas de la présence avérée d’un milieu humide et/ou d’une cible patrimoniale (cf. objectif 5)). 

Pour conforter ce maintien et parallèlement améliorer voire restaurer le potentiel écologique  des prairies, un accompagnement spécifique des exploitants agricoles concernés est systématiquement proposé. Il promeut une gestion agro-écologique des végétations naturelles et semi-naturelles au regard des pratiques de l’éleveur et des spécificités des troupeaux. Il s’intègre dans une réflexion à l’échelle du système d’exploitation vers davantage de performances environnementale, économique et sociale. Il s’appuie sur les retours d’expériences d’agriculteurs ayant mis en œuvre ces démarches dans d’autres territoires. Les agriculteurs mobilisés bénéficient de manière prioritaire des dispositions déclinées dans l’orientation 12. Des mesures contractuelles type MAEC concernant la gestion du pâturage (limitation des chargements, limitation de fertilisation, retards de fauche…) sont également mises en œuvre prioritairement pour les prairies du cœur. 

Dans les espaces de grandes cultures, la généralisation de l’agro-écologie est visée à l’échéance de la charte. Une approche globale à l’échelle de l’exploitation agricole est recherchée afin d’optimiser l’utilisation des ressources et mécanismes naturels dans les systèmes de production tout en limitant le recours aux intrants et en augmentant la fonctionnalité des écotones : biodiversité fonctionnelle, biocontrôle et capacité d’accueil des parcelles cultivées, pollinisation, séquestration de carbone et objectif des « 4 pour 1000 », allongement des rotations et leviers agronomiques, agroforesterie, etc. Les différentes dispositions décrites dans l’orientation 6 et dans l’orientation 12 sont ainsi mises en œuvre de manière prioritaire en cœur, notamment la mise en œuvre du plan de développement de l’agro-écologie. L’établissement public mobilise des moyens techniques voire financiers par exemple via des réponses à des appels à projets dédiés, notamment lorsque ces opérations ne sont pas finançables par ailleurs.

Face à la régression globale des surfaces en herbe à l’échelle du territoire, des incitations à la remise en herbe de terres arables et à la mise en place de prairies temporaires dans les rotations culturales sont proposées, de manière contractuelle et par des actions de formation / sensibilisation des agriculteurs. À l’échéance de la charte, les acteurs concernés se fixent un objectif commun maintenir la surface de prairies permanente et d’accroître de 15% de la surface en prairies temporaires, jachères et bandes enherbées en cœur soit 180 hectares.

En vue d’améliorer la fonctionnalité d’ensemble du cœur, une attention particulière est aussi portée au maintien, voire à la restauration des infrastructures agro-écologiques, qu’elles soient à caractère boisé ou qu’ils s’agissent de bandes enherbées, de meurgers ou de mares favorables à des espèces de milieux prairiaux, rocheux ou humides. La destruction des meurgers et des mares naturelles est interdite et, comme les infrastructures boisées, le développement de mesures contractuelles ainsi que d’un programme de sensibilisation des propriétaires et des gestionnaires est accompagné pour favoriser leur maintien, voire leur restauration. 

 

→ Voir aussi l’orientation n° 6 - Améliorer l’état des continuités écologiques

→ Voir aussi l’orientation 12 – Soutenir une agriculture durable

 

ORGANISATION DES COMPÉTENCES ET DES PARTENARIATS

RÔLE DE L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC

CONTRIBUTION ATTENDUE DES COMMUNES ADHÉRENTES

AUTRES PRINCIPAUX PARTENAIRES

- recherche et mobilise des outils techniques et financiers

- suit l’évolution des espaces agricoles

- porte à connaissance

- sensibilise

- participent à la bonne gestion des milieux ouverts communaux

- informent leurs habitants

 

État et ses établissements publics dédiés (Agences de l’eau, AFB)

Région et Départements

Organismes agricoles 

Propriétaires et leurs exploitants

Syndicats de bassins versants 

 

EXEMPLES D’ACTIONS

  • Développer des mesures contractuelles en faveur d’une gestion extensive des prairies
  • Mettre en place des outils de suivi des pratiques en agriculture de conservation et favoriser l’expérimentation au champ

 

MESURE N°3. RENFORCER LA NATURALITÉ ET LA FONCTIONNALITÉ DES COURS D’EAU

 

La qualité des cours d’eau des têtes de bassin versant, qui repose notamment sur leurs eaux courantes, fraîches et bien oxygénées, est recherchée avec les signataires de la charte. Elle s’inscrit dans l’ambition des SDAGE de restaurer le bon état des masses d’eau de surface.  

 

Le Parc national vise à terme la restauration complète de la petite continuité du chevelu de tête de bassin versant, en particulier par l’élimination ou le réaménagement des petits ouvrages hydrauliques routiers (buses, dalots, etc.). Durant le premier plan d’actions du Parc national, le référentiel des obstacles à l’écoulement est mis à jour à l’échelle du cœur. En cohérence avec les schémas existants, un plan d’actions est élaboré pour restaurer cette petite continuité. À l’échéance de la charte, une portion significative de ces obstacles est effacée.

La charte encadre l’installation de nouveaux ouvrages hydroélectriques y compris les éventuelles modifications de capacité de production. Ils sont soumis à autorisation au regard du potentiel de production, les impacts potentiels sur la continuité écologique du cours d’eau et sur les bâtis existants. 

Le rétablissement de la continuité écologique aquatique de tous les cours d’eau du cœur, quel que soit leur classement, est accompagné sur la base de démarches concertées et d’études analysant l’ensemble des enjeux (naturels, paysagers, culturels et économiques) afin de mettre en œuvre des solutions exemplaires. Il tient compte notamment de la présence d’un important patrimoine bâti en bordure des cours d’eau et d’aménagements parfois à forte valeur sociétale/sociale, historique ou architecturale qu’il contribue à mieux connaître. Une démarche de sensibilisation à la continuité écologique, couplée à la diffusion de bonnes pratiques d’entretien et de gestion des ouvrages dont l’effacement n’est pas requis, est menée auprès des propriétaires ou gestionnaires concernés.

Le cœur constitue également un espace privilégié pour encourager le retour des cours d’eau dans leur lit naturel (dans leur point bas hydrologique), notamment dans les secteurs sans enjeu économique majeur ou de sécurité des personnes. Au regard de l’état hydromorphologique des rivières du cœur, la remise en état de 500 m de linéaire de cours d’eau est visée en moyenne chaque année.

L’amélioration des fonctions naturelles des cours d’eau est aussi obtenue en encadrant certains travaux et pratiques sur les berges. La destruction des boisements rivulaires et leur enrésinement sont interdits. Les coupes sont encadrées. Les bonnes pratiques sont encouragées par la signature d’une charte de bonne gestion avec les propriétaires ou les gestionnaires (cf. objectif 4). En complément, une démarche de sensibilisation en faveur d’une gestion adaptée des berges est menée auprès des propriétaires et gestionnaires. Des opérations sont également accompagnées pour réduire le piétinement des troupeaux dans les rivières. Par anticipation les pratiques impactantes, telle la pratique de la randonnée aquatique, sont interdites.

Pour garantir la naturalité des cours d’eau en cœur, la charte encadre les opérations de repeuplement de poisson. La pêche de l’écrevisse à pieds blancs, de l’écrevisse à pattes rouges, des grenouilles rousse et verte n’est pas autorisée. Si des conditions exceptionnelles l’exigent (sécheresse, risques sanitaires, etc.), les dates d’ouverture et de fermeture annuelles de la pêche peuvent être modifiées. Des jours sans pêche et des zones de tranquillité peuvent être instaurés.  Ces dispositions sont reprises dans le plan d’action piscicole prévu dans l’orientation 7. Les Plans Départementaux pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles sont rendus compatibles avec les objectifs du cœur dans un délai de trois ans. 

 

→ Voir aussi l’orientation 2 – Améliorer la connaissance des patrimoines

→ Voir aussi l’orientation 7 – Gérer et préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques 

→ Voir aussi l’orientation 18 – Valoriser et s’approprier les patrimoines

 

ORGANISATION DES COMPÉTENCES ET DES PARTENARIATS

RÔLE DE L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC

CONTRIBUTION ATTENDUE DES COMMUNES ADHÉRENTES

AUTRES PRINCIPAUX PARTENAIRES

- mène des opérations d’effacement

- accompagne techniquement et financièrement des opérations

- sensibilise et porte à connaissance

- conduisent des projets

- informe leurs habitants 

État et ses établissements publics dédiés (Agences de l’eau, AFB)

Régions et Départements

Syndicats de bassins versants

Fédérations de pêche et de protection des milieux aquatiques 

 

EXEMPLES D’ACTIONS

  • Lancer des programmes d’effacement des ouvrages pour restaurer la petite continuité
  • Engager des partenariats avec les piscicultures pour le repeuplement piscicole

 

[…]

 

Pages 42 à 47

Dernière mise à jour :
09-07-2020 10:15
Auteur :
Tessa Vernier
Révision:
1.0
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