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Objectif 1. Faire du cœur un espace de référence en matière de connaissance pour la conservation des patrimoines


Le territoire du parc national a été et est encore l’objet de nombreux travaux scientifiques visant à améliorer la connaissance, sur des thèmes très variés. Mais ces travaux ne s’inscrivent pas systématiquement en cohérence les uns avec les autres, n’ont pas forcément de continuité dans le temps, et leurs résultats ne sont pas nécessairement partagés.

 

La mise en œuvre, à l’échelle du parc national, de politiques scientifiques et de partage de la connaissance apporte une cohérence à cet ensemble. Cette ambition est développée dans l’orientation 1.

Le cœur a vocation à accueillir prioritairement des opérations d’inventaires, de suivis, de recherches et d’expérimentations. C’est un espace de référence sur le long terme pour la recherche forestière nationale et internationale, notamment avec la réserve intégrale. Il répond ainsi à la nécessité d’approfondissement des connaissances pour mieux préserver ses patrimoines, tout en partageant cette information scientifique dans et au-delà du territoire. La composition du cœur, essentiellement forestier, est particulièrement propice à l’étude de cet écosystème et son adaptation aux changements globaux, ainsi que du chevelu hydrographique très dense et de la biodiversité qu’il abrite. La présence ancienne de populations humaines dans le territoire, que de nombreux vestiges archéologiques protégés par la forêt révèlent, appelle également à caractériser le rapport entre l’humain et la nature.

Cette priorité d’actions se traduit par la mobilisation de moyens techniques et financiers dédiés par l’établissement public. Il soutient prioritairement les projets répondant aux enjeux de la charte et de la stratégie scientifique. Les activités de recherche et de façon générale d’acquisition de la connaissance sont soumises à l’autorisation du directeur, après avis du Conseil Scientifique. Cette autorisation permet de bénéficier de possibilités de déroger à l’application de certaines dispositions réglementaires, notamment celles relatives à l’atteinte aux patrimoines naturel ou culturel. En parallèle, le Parc national s’assure de la compatibilité de l’activité de recherche avec les usages des terrains identifiés pour accueillir ces travaux. Il veille au respect du droit des propriétaires fonciers et partage les informations recueillies avec le propriétaire ou gestionnaire. 

 

Mesure n°1. Améliorer la connaissance de l’écosystème forestier et les effets des changements climatiques

Mesure n°2. Mieux connaître la biodiversité, les écosystèmes et suivre leur état de conservation

Mesure n°3. Mieux caractériser le fonctionnement hydrologique du cœur, l’état de la ressource en eau et son évolution

Mesure n°4. Étudier l’histoire de l’environnement et de l’occupation humaine

 

MESURE N°1. AMÉLIORER LA CONNAISSANCE DE L’ÉCOSYSTÈME FORESTIER ET LES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

 

Le cœur du parc national, très majoritairement forestier, fait de cet écosystème forestier le principal objet de connaissance. C’est un espace privilégié pour mener des recherches. 

 

Les sujets prioritaires sont :

- La naturalité des forêts, c’est-à-dire l’évaluation du degré de nature des forêts du cœur de parc national, avec pour perspective l’installation d’une sous-trame de naturalité forestière à l’échelle des massifs, des peuplements et des arbres. Dans la durée de la charte, les principes retenus pour la définition de cette trame de naturalité et sa mise en œuvre effective sont évalués et adaptés. Le Conseil scientifique du Parc national est mobilisé et un effort constant d’information et de concertation est maintenu.

- La réserve intégrale, espace forestier de plus de 3 000 hectares laissé en libre évolution, permet le suivi à long terme de l’évolution naturelle de la forêt avec, d’une part, des études sur le fonctionnement naturel des forêts et, d’autre part, l'observation à long terme des effets du changement climatique sur l'écosystème forestier. Ces études nécessitent la mise en place de dispositifs de suivi à long terme, grâce à des partenariats entre gestionnaires forestiers et scientifiques. Les enseignements tirés permettent des comparaisons avec des espaces forestiers exploités et avec d’autres espaces de référence à l’échelle européenne voire mondiale.

- L’écosystème forestier, avec en particulier un approfondissement de la connaissance de l’histoire des forêts, la compréhension du fonctionnement actuel des écosystèmes forestiers et de l’équilibre forêt-faune sauvage, l’anticipation des évolutions à venir, notamment sous l’effet du changement climatique et l’étude des effets des pratiques de sylviculture en forêts exploitées en comparaison avec les forêts à haut degré de naturalité. Ces enseignements sont indispensables pour la conservation des patrimoines à long terme. 

→ Voir aussi l’orientation n°2 - « Améliorer la connaissance des patrimoines » 

 

ORGANISATION DES COMPÉTENCES ET DES PARTENARIATS


RÔLE DE L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC


CONTRIBUTION ATTENDUE DES COMMUNES ADHÉRENTES


AUTRES PRINCIPAUX PARTENAIRES

- mène des études 

- coordonne les études

- sollicite des partenaires pour la réalisation d’études

- diffuse les résultats

- proposent leurs territoires pour des études et expérimentations

- bénéficient des enseignements des études pour les intégrer dans la gestion

- facilitent les rencontres avec les habitants

Organismes de recherche

Universités et écoles forestières

Gestionnaires forestiers

Sociétés savantes

 

EXEMPLES D’ACTIONS 

  • Faire l’inventaire des arbres remarquables.
  • Réaliser l’inventaire et la cartographie des habitats naturels et semi-naturels du parc national avec leur état de conservation.
  • Créer un réseau de placettes permanentes pour caractériser le capital boisé et suivre son évolution dans le temps.
  • Préparer l’adaptation des peuplements forestiers au changement climatique dans le respect de la biodiversité et des sols.

 

MESURE N°2. MIEUX CONNAÎTRE LA BIODIVERSITÉ, LES ÉCOSYSTÈMES ET SUIVRE LEUR ÉTAT DE CONSERVATION

 

En cœur, la connaissance de la biodiversité et des écosystèmes, y compris non forestiers, et de leur état de conservation est une priorité. Cette ambition mobilise activement l’établissement public et l’ensemble de ses partenaires.  

 

En complément de la liste des habitats cibles patrimoniales qui est déjà connue, les listes d’espèces cibles patrimoniales sont complétées pour l’ensemble de la faune, flore et fonge. Un état « zéro » et une stratégie pour suivre l’état de conservation de tout ou partie de ces cibles sont élaborés et mis en œuvre au cours des cinq premières années de la charte. 

Ces suivis prendront en compte les changements climatiques, certaines espèces et milieux particulièrement sensibles pouvant constituer de véritables sentinelles des effets de ces changements. 

Plus largement, le Parc national poursuit l’ambition de mieux connaître l’étendue et la richesse de la biodiversité et des milieux du cœur. La cartographie des habitats naturels et semi-naturels est rapidement complétée après la création du Parc national, et la réalisation d’inventaires sur les espèces est soutenue, y compris sur des groupes taxonomiques rares. L’ensemble de la donnée naturaliste connue sur le cœur est partagée et inscrite dans le système d’information sur la nature et les paysages (SINP) et avec les observatoires régionaux.

La réalisation d’études est accompagnée pour mieux comprendre le fonctionnement naturel des écosystèmes les plus remarquables, les effets de la gestion et leur capacité d’adaptation au changement climatique. 

Les actions scientifiques menées dans la réserve naturelle de Chalmessin sont poursuivies. Cet espace fait l’objet d’un programme spécifique.

Les interactions des grands ongulés avec leur environnement sont particulièrement étudiées au regard de leurs conséquences sur les écosystèmes, et sur les productions forestière et agricole afin de contribuer à la compréhension et à la recherche de l’équilibre agro-sylvo cynégétique. Une meilleure connaissance de l’éthologie et des dynamiques des populations est tout particulièrement recherchée afin d’adapter si nécessaire les pratiques cynégétique, forestière ou agricole. La présence de la station de recherche de l’Office national de la Chasse et de la faune sauvage à Châteauvillain est valorisée. Un observatoire cynégétique est mis en place. Il a vocation à rassembler les données relatives à l’éthologie et aux dynamiques des populations de gibier. 

 

→ Voir aussi l’orientation n° 2 - « Améliorer la connaissance des patrimoines »

 

ORGANISATION DES COMPÉTENCES ET DES PARTENARIATS

RÔLE DE L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC

CONTRIBUTION ATTENDUE DES COMMUNES ADHÉRENTES

AUTRES PRINCIPAUX PARTENAIRES

- mène des études 

- coordonne les études

- sollicite des partenaires pour la réalisation d’études

- diffuse les résultats

- facilitent l’organisation de campagnes scientifiques

- bénéficient des enseignements des études pour œuvrer à la conservation de la biodiversité et des milieux

État et établissements publics dédiés (AFB, Agences de l’Eau, ONCFS, CBN BP…)

Collectivités

Organismes de recherche, Universités 

Gestionnaires de milieux naturels

Sociétés savantes

Fédérations départementales des chasseurs

 

EXEMPLES D’ACTIONS

  • Mettre en place un inventaire biologique généralisé.
  • Compléter la cartographie des milieux naturels et semi-naturels.
  • Mettre en place un dispositif de suivi des espèces et des milieux à enjeux.
  • Développer un programme de connaissance approfondi des marais tufeux.

 

MESURE N°3. MIEUX CARACTÉRISER LE FONCTIONNEMENT HYDROLOGIQUE DU CŒUR, L’ÉTAT DE LA RESSOURCE EN EAU ET SON ÉVOLUTION

 

Le Parc national et ses partenaires renforcent la connaissance globale de la ressource en eau dans le cœur et de son fonctionnement hydrologique dans un contexte de changements climatiques. 

L’objectif est de consolider un dispositif de suivi régulier de la ressource en eau à l’échelle du cœur, et de mieux caractériser le fonctionnement hydrologique de certains sites à enjeu comme des zones de captage ou des milieux humides cibles patrimoniales.

Les points de mesure de la qualité chimique et biologique de l’eau sont complétés pour mailler les masses d’eau du territoire. Sur des sites à enjeu comme les captages, le nombre de contrôle annuel est renforcé. Des études ciblées sont réalisées pour mieux caractériser d’éventuelles pollutions. Sur le même principe, un suivi quantitatif est mis en œuvre, servant de base à un futur travail prospectif sur l’évolution de la ressource en lien avec les besoins des utilisateurs et le changement climatique.

La connaissance des cours d’eau et plus globalement des masses d’eau est renforcée. Une cartographie exhaustive des cours d’eau est établie au cours des cinq premières années de la charte. Des études ponctuelles sont menées pour mieux comprendre leur fonctionnement, que ce soit sous un angle hydrogéologique ou sur des continuités aquatiques en lien avec des aménagements.

Les données collectées ont vocation à alimenter l’observatoire de l’eau du Parc national, et plus globalement le système d’information sur l’eau (SIE), dispositif créé par l'État. Elles s’appuient sur le référentiel technique identifié dans le schéma national des données sur l’eau (SNDE).

Ces actions sont menées en lien avec les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) des Agences de l’eau et leurs éventuelles déclinaisons comme la Stratégie d’adaptation au changement climatique animée par le Comité de bassin de l’Agence de l’Eau Seine Normandie. 

→ Voir aussi l’orientation n°2 - « Améliorer la connaissance des patrimoines »

 

ORGANISATION DES COMPÉTENCES ET DES PARTENARIATS

RÔLE DE L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC

CONTRIBUTION ATTENDUE DES COMMUNES ADHÉRENTES

AUTRES PRINCIPAUX PARTENAIRES

- initie et soutient des études 

- coordonne les suivis

- met en œuvre des partenariats

- informe les propriétaires et gestionnaires et diffuse les résultats

- facilitent l’organisation de campagnes scientifiques

- s’approprient les enseignements pour la gestion de leurs patrimoines

État et ses établissements publics dédiés (AFB, ARS, Agences de l’eau…) 

Collectivités et syndicats spécialisés

Organismes de recherche, universités 

Fédérations départementales de pêche et de protection des milieux aquatiques 

 

EXEMPLES D’ACTIONS

  • Compléter les dispositifs de suivi de la qualité chimique et biologique des masses d’eau.
  • Développer un suivi quantitatif de la ressource en eau.
  • Mettre en œuvre un programme d’études sur le fonctionnement hydrogéologique du territoire et sur les principales sources de pollution.

 

MESURE N°4. ÉTUDIER L’HISTOIRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’OCCUPATION HUMAINE

 

Le cœur du parc national, essentiellement forestier, est fondamentalement empreint de l’occupation humaine ancienne du territoire. Il conserve la trace de ses nombreuses activités ; autant d’aspects que le Parc national et ses partenaires s’efforcent d’étudier. 

 

La réalisation d’études paléoenvironnementales, historiques et archéologiques est soutenue pour mieux comprendre et suivre l’évolution du cœur et de son environnement à travers les siècles, notamment l’usage des sols et l’évolution des pratiques.

Priorité est donnée aux études interdisciplinaires, qui croisent les sciences humaines et celles de l’environnement. Elles facilitent la compréhension de l’évolution de l’occupation du territoire et des rapports qu’entretiennent les communautés humaines avec la forêt notamment. Pour constituer un socle aux recherches archéologiques forestières, un relevé Lidar d’un massif haut-marnais est réalisé au cours du premier programme d’action. Il est suivi, dans la mesure du possible, de relevés complémentaires permettant une connaissance de l’ensemble des forêts du cœur. Des recherches historiques sont également menées pour reconstituer l’occupation ancienne du sol : les sources écrites et cartographiques nombreuses pour le XIXe siècle sont prioritairement mobilisées, mais les archives d’ancien régime (religieuses, ducales et seigneuriales, etc.) sont également mises à contribution.

Un inventaire approfondi du patrimoine bâti du cœur est réalisé en priorité lors du premier programme d’actions. Il aboutit à une meilleure connaissance des manières d’habiter le territoire depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. Cette base de connaissance permet d’ajuster au mieux les prescriptions de l’établissement public du parc national lors de travaux et d’accompagner les propriétaires dans leurs projets de restauration. Le cas échéant, l’établissement public peut réaliser à sa charge une étude historique ou architecturale de site préalablement à la destruction ou à des modifications substantielles. 

→ Voir aussi l’orientation n° 2 - « Améliorer la connaissance des patrimoines »

 

ORGANISATION DES COMPÉTENCES ET DES PARTENARIATS

RÔLE DE L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC

CONTRIBUTION ATTENDUE DES COMMUNES ADHÉRENTES

AUTRES PRINCIPAUX PARTENAIRES

- initie et soutient des études

- met en œuvre des partenariats

- coordonne les suivis

- informe les propriétaires et gestionnaires et diffuse les résultats 

- facilitent l’organisation de campagnes scientifiques

- contribuent à valoriser les résultats

- s’approprient les enseignements pour la gestion de leurs patrimoines

État (DRAC)

Région

Universités et laboratoires de recherche

Musées

Sociétés savantes

 

EXEMPLES D’ACTIONS

  • Réaliser un relevé LiDAR des vestiges archéologiques potentiels, à l’échelle des massifs forestiers du cœur de parc national
  • Compléter les études historiques et architecturales relatives aux établissements monastiques et à leurs dépendances
  • Caractériser la biodiversité des milieux « anciens » par rapport à celles des milieux « récents », en s’appuyant sur les cartes d’occupation des sols du XIXe siècle 

 

Pages 11 à 15

Dernière mise à jour :
02-07-2020 11:54
Auteur :
Tessa Vernier
Révision:
1.0
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