Même si le nombre d’entreprises de la filière forêt-bois a diminué au cours des dernières années (conjoncture économique, concurrence internationale, contraintes de transmission, etc.), la filière est source d’emplois sur le territoire. Certaines entreprises ont une envergure internationale et contribuent au rayonnement du territoire.

Les entreprises de 2ème transformation, qui valorisent localement les bois transformés jusqu’aux produits finis en leur apportant de la valeur ajoutée, font défaut. Concernant les entreprises locales de 1ère transformation, leur approvisionnement n’est pas exclusivement local mais elles expriment des besoins en bois pour pouvoir fonctionner et se développer. 

Au-delà du bois, la truffe de Bourgogne, naturellement présente sur le territoire, est un autre produit de la forêt. L’évolution des connaissances et des techniques de mycorhization a favorisé le développement de plantations truffières. Toutefois, les itinéraires de gestion des peuplements forestiers favorables à la production naturelle de truffe restent méconnus et les conditions de sa récolte ne sont pas organisées et donnent le plus souvent lieu à une économie grise. 

Patrimoine emblématique du Parc national, la vocation de production des forêts est affirmée y compris dans le cœur. Le soutien à l’ensemble de la filière forêt-bois fait l’objet d’une attention particulière conciliable avec une ambition de préservation de cet écosystème et des cibles patrimoniales. Les pistes d’actions identifiées dans l’étude ressource bois - mobilisation - environnement (2016) sont mises en application au cours de la 1ère charte. Elle est régulièrement actualisée afin de conserver la cohérence entre le renforcement de la naturalité et l’approvisionnement de la filière bois. 5 axes sont développés : 

Axe 1 - Accompagner la gestion forestière (objectif 4 – Orientation 4) 

Axe 2 - Faciliter les regroupements forestiers et la mise en vente des bois 

Axe 3 - Soutenir le développement de l’exploitation forestière et du transport du bois

Axe 4 - Développer et optimiser l’usage du bois, conforter la transformation et accroître la valeur ajoutée 

Axe 5 - Renforcer la recherche, soutenir les dispositifs de formation, d’information, autres dispositions spécifiques 

Localement, la structuration de la filière et la mise en relation des propriétaires et des transformateurs sont prioritaires. Elles renforcent les partenariats et sécurisent l’approvisionnement des opérateurs locaux.

La récolte et la valorisation de la truffe de Bourgogne constituent une source de revenus pour les propriétaires forestiers et de nouveaux acteurs (restaurateurs, opérateurs touristiques, …). Pour s’assurer de la durabilité de ce revenu, cette filière nécessite elle aussi d’être structurée. 

Mesure n°1. Optimiser la mobilisation des bois à l'échelle du massif 

Mesure n°2. Promouvoir une transformation et une valorisation locales du bois génératrices de plus-values économiques pour le territoire

Mesure n°3. Valoriser une filière truffe

MESURE N°1. OPTIMISER LA MOBILISATION DES BOIS À L'ÉCHELLE DU MASSIF 

À l’échelle des forêts du Parc national, la mobilisation du bois appelle à travailler sur l’organisation de la filière à partir de la ressource en place, selon les potentialités des massifs, selon leur accessibilité et la nature du foncier, selon les enjeux écologiques et sociétaux, les besoins des entreprises de proximité et une hiérarchisation des usages (priorité au bois d’œuvre, valorisant les usages les plus nobles du bois et assurant un meilleur revenu aux propriétaires).  

L’optimisation de la mobilisation des bois dans les forêts du Parc national doit tenir compte des enjeux de préservation des patrimoines. Elle est aussi basée sur :

1) L’accompagnement de la gestion forestière en incitant à la réalisation de documents de gestion durable et à leur application.

L’élaboration de documents de gestion durable est préconisée pour les forêts qui n’en sont pas dotées. La mise en œuvre des documents de gestion (aménagements forestiers, plans simples de gestion, etc.) est encouragée.

Les données issues de l’observatoire de la forêt sont mises à la disposition des propriétaires et des gestionnaires des forêts et l’établissement public se mobilise pour réaliser à la demande des « porter à connaissance » des données environnementales.

Dans le périmètre du parc national, des dispositions financières, partenariales ou contractuelles sont à rechercher de manière graduée entre le cœur et l’aire d’adhésion pour soutenir la régénération forestière, les travaux notamment dans les peuplements irréguliers et les adaptations sylvicoles aux évolutions climatiques. Ce travail est mené prioritairement avec l’État et les Régions.

2) La facilitation des regroupements forestiers de gestion forestière, de travaux ou d’exploitation, et la mise en vente groupée des bois.

Les regroupements de gestion, d’exploitation ou de vente permettent de développer la coopération et la mutualisation de projets. Les propriétaires sont informés des possibilités et sont accompagnés. 

En outre, les stratégies locales communes de développement forestier à l’échelle des grands massifs telles que les chartes forestières ou les plans de développement de massif sont encouragés.

Les contrats d’approvisionnement entre professionnels du bois et gestionnaires et propriétaires forestiers, notamment les communes, sont développés ; ils facilitent l’approvisionnement régulier des usines de transformation du bois, assurent des débouchés et un revenu lissé pour les propriétaires et participent au développement du territoire.

3) Le soutien au développement de l’exploitation forestière et du transport du bois

Les choix d’équipement et de techniques d’exploitation forestière contribuant à la préservation des sols, des milieux et des espèces (secteurs difficiles d’accès, secteurs sensibles et en forêt en général) sont accompagnés.

La desserte existante en forêt est maintenue (avec l’accord des propriétaires) et elle est rationalisée à l’échelle du territoire et complétée par des schémas de desserte.

4) La sécurisation des approvisionnements des unités locales de transformation

Le maintien des savoir-faire et des emplois dans les communes du parc national nécessite de garantir l’approvisionnement des scieries et des unités de transformation du territoire. Cette sécurisation porte sur la quantité et la qualité des produits dont elles ont besoin dans des conditions concurrentielles de marché. Ces dispositions sont favorables aux investissements et à la transmission-reprise des entreprises

ORGANISATION DES PARTENARIATS

EXEMPLES D’ACTIONS

• Mettre régulièrement à jour l’étude ressource bois - mobilisation - environnement 
• Porter à la connaissance des propriétaires et des gestionnaires forestiers les données environnement et économie de l’établissement public
• Développer le recours aux contrats d’approvisionnement pour les scieries locales
• Étudier la faisabilité et créer une entreprise coopérative d’utilisation de matériel et de travaux forestiers
• Accompagner la transmission-reprise des entreprises

MESURE N°2. PROMOUVOIR UNE TRANSFORMATION ET UNE VALORISATION LOCALES DU BOIS GÉNÉRATRICES DE PLUS-VALUES ÉCONOMIQUES POUR LE TERRITOIRE

Le développement de la filière forêt-bois locale est un enjeu dans le Parc national. En application de la politique nationale de développement de l’utilisation du bois et avec la marque Esprit Parc national®, les démarches de valorisation locale du bois (avec hiérarchie des usages : bois d’œuvre, bois construction, bois énergie) sont accompagnées pour relancer une filière de transformation compétitive et moderne.  

Les données issues de l’observatoire de la forêt sont analysées et mises à disposition pour cibler des actions auprès des entreprises et faciliter les transmissions-reprises.

La coopération avec les acteurs et les territoires partageant les mêmes problématiques de valorisation des bois feuillus est à développer. 

Les priorités d’intervention dans la charte sont :

- Le développement et l’optimisation de l’usage du bois dans la construction (bâtiments particuliers et professionnels) en soutenant les entreprises existantes. Une action spécifique est à mener auprès des prescripteurs pour renforcer l’usage du bois dans les bâtiments (constructions passives, extension de bâtiment en site contraint notamment) et plus particulièrement le bois issu des forêts du parc national. 

D’autres domaines d’application, utilisant le bois, sont à développer et à soutenir pour conforter les entreprises locales et accroître la valeur ajoutée locale : agencement (intérieur et extérieur), agencement-décoration (mobilier), application du bois liée aux technologies modernes ou aux nouveaux modes de vie (coques de téléphone, habillage d’imprimantes, caisse d’enceintes…), chimie verte du bois (pharmacologie, parfumerie, textiles, arômes, teintures, adhésifs, etc.).

L’établissement public du Parc national se mobilise pour apporter son expertise afin d’accompagner les maîtres d’ouvrage dans les réponses aux appels à projets ou proposer des concours d’idées.

Le bois-énergie est aussi un marché qui répond à la demande locale et à l’enjeu de transition énergétique (bioéconomie). À l’échelle du territoire du parc national, les projets de chaufferies bois individuelles ou collectives et de réseaux de chaleur ou de cogénération sont accompagnés. Cela suppose d’organiser l’approvisionnement basé sur des circuits courts et le développement de la production de combustibles. Une attention particulière est portée à la prise en compte des enjeux environnementaux, à l’adéquation entre la taille des projets, leur localisation et les capacités réelles de prélèvement afin de ne pas déstabiliser les filières en place.

Par sa présence, ses savoir-faire riches et variés, l’artisanat est une source d’emplois et de plus-value locale. Au moins trois actions sont identifiées :

- Assurer l'approvisionnement local des artisans  - Accompagner la mise en réseau des artisans en proposant des rencontres et des échanges susceptibles de favoriser les coopérations notamment pour répondre à des marchés ou à des appels à projets. La mutualisation de produits et de services est encouragée tels que les achats groupés ou la promotion. L’établissement public se mobilise pour promouvoir les produits et les services bénéficiant de la marque Esprit Parc national®. - Faciliter l’accès à l’information sur les techniques et les procédés récents, les matériaux et les réalisations existants par la mise en place d'un espace dédié et démonstratif (matériauthèque, showroom, salle d'expositions, etc.). Cette visibilité accrue des savoir-faire est de nature à développer les opportunités de coopération avec des artisans travaillant d'autres matériaux.  Le renforcement des collaborations avec la recherche pour des études dynamiques et prospectives sur les futurs produits et sous-produits « bois ». 

En particulier, le hêtre, première essence de bois d’œuvre du territoire, fait l’objet d’une attention particulière. L’identification de nouveaux débouchés est recherchée : valorisation par déroulage, valorisation des bois de qualité secondaire, bois aboutés ou collés (carrelets), traitement du bois, utilisation en mobilier urbain, design, extension de bâtiment, etc. Des pistes de valorisation des feuillus divers sont aussi explorées.

Les acteurs de la filière forêt-bois sont impliqués, notamment les propriétaires, les exploitants et les transformateurs. Les connaissances sont largement diffusées auprès des prescripteurs et des centres d'enseignements professionnels des métiers de la forêt et du bois de proximité. Enfin, les métiers de la filière bois sont valorisés, en associant l’éducation, la recherche, l’artisanat, etc.

ORGANISATION DES PARTENARIATS

EXEMPLES D’ACTIONS

• Mise en réseau des entreprises pour des réponses à des appels d’offres
• Organiser localement des rencontres avec des prescripteurs et des architectes pour faire connaître le bois et ses potentialités
• Aider aux investissements pour la filière bois-énergie.
• Mettre en place la marque « Esprit Parc national® ».

MESURE N°3. VALORISER UNE FILIÈRE TRUFFE 

En partenariat avec les centres de recherche, la connaissance des pratiques sylvicoles favorisant naturellement la truffe est à développer et à améliorer en lien avec les expérimentations menées sur les plantations de vergers truffiers. Les enseignements sont partagés avec les propriétaires et les gestionnaires forestiers. 

En lien avec les propriétaires et les associations (Association de la truffe côte-d’orienne et Association pour le Développement de la Production et la Promotion de la truffe en Haute-Marne), l’organisation et la structuration de la filière de cavage est soutenue. L’établissement public et ses partenaires se mettent à la disposition des propriétaires forestiers pour encadrer les pratiques de récolte via des journées d’information, pour aider à l’établissement de convention de cavage ou à l’élaboration de chartes de bonnes pratiques du cavage. Les propriétaires et récoltants sont mis en relation. 

Les initiatives locales et régionales de promotion de la truffe sont soutenues. Pour la commercialisation, des marchés sont organisés dans les villes et villages du territoire ou alentours, répartis dans le temps et dans l’espace et valorisés. La marque Esprit Parc national® pourra aussi mettre en valeur le produit. La filière truffe travaille avec d’autres filières (pisciculture, fromagerie, venaison…) pour associer les produits. Enfin, des offres touristiques sont développées autour du produit truffe et avec les fermes, les hôtels, les gîtes et les restaurants (week-ends « truffe », cours de cuisine, évènements festifs, salon de la gastronomie…). 

Les vergers truffiers permettent de mener des actions pilotes d’expérimentation, de vulgarisation, de formations, de partage d’itinéraires techniques, … et sont aussi le support d’actions touristiques (hébergements à proximité, initiation au cavage et cuisine de la truffe). 

ORGANISATION DES PARTENARIATS

EXEMPLES D’ACTIONS

• Aider à la structuration de la filière truffe.
• Mettre en place un réseau de recherche et de développement sur la truffe de Bourgogne.
• Implanter des vergers truffiers

Pages 115 à 120