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Orientation 03-2: Conserver les milieux aquatiques


Le territoire du Parc national des Cévennes est constitué de massifs montagneux où de nombreux cours d’eau prennent leur source. Depuis leurs sources, situées pour la plupart en altitude dans le coeur, jusqu’aux parties aval des rivières de l’aire d’adhésion, les cours d’eau des Cévennes et des Causses recèlent des milieux aquatiques très diversifiés : tourbières et prairies humides, mégaphorbiaies, sources, ruisseaux et rivières avec leurs ripisylves, marais alcalins, mares et lavognes, gourgues et suintements temporaires, sources pétrifiantes et même écosystèmes souterrains, en particulier dans les karsts.

Ces milieux représentent environ 1% du territoire, sous forme de milliers de petites entités plus ou moins continues, mais ils constituent un patrimoine écologique et culturel de grande valeur, ainsi qu’une ressource essentielle pour de nombreuses activités (en particulier l’agriculture et le tourisme).

Dans ce contexte, le maintien du bon état des milieux aquatiques et des zones humides constitue une priorité, inscrite dans les politiques nationales, européennes et internationales. Cet objectif est réaffirmé dans les SDAGE, dans les lois dites « Grenelle I et II » (en particulier à travers le plan d’action national en faveur des zones humides), dans la Stratégie nationale pour la biodiversité et dans les principes de mise en place des Trames vertes et bleues.

Les Cévennes font partie, au titre des massifs riches en tourbières, des 110 « grandes zones humides d’importance nationale de plus de 1000 ha » (Ministère de l’écologie, 2009). La responsabilité locale d’atteindre l’objectif de maintien de l’état de conservation des tourbières des Cévennes a été affirmée en 2003 par le bureau européen chargé de la mise en oeuvre de la convention de « Ramsar » (Unesco) sur les zones humides d’importance internationale.

Au delà de l’objectif prioritaire de maintien du bon état des milieux aquatiques, la connaissance, l’information et la sensibilisation, mais aussi la restauration de certains sites sont des axes majeurs d’intervention.

Les interactions entre l’homme et les milieux aquatiques sont fortes dans les Cévennes et les Causses. Les milieux aquatiques y sont tous, à des degrés divers, gérés par des activités humaines ; celles qui contribuent au maintien de la qualité et de l’état de conservation des milieux sont soutenues et encouragées. Ainsi, la majorité des tourbières et prairies humides du Mont Lozère sont pâturées de façon extensive. Dans quelques cas cependant, la préservation de certains milieux aquatiques spécifiques peut nécessiter l’absence d’intervention humaine (notamment les sources calcaires pétrifiantes et les tourbières « bombées »).

 

  • Mesure 3.2.1. Protéger les zones humides

Les zones humides fournissent des services écologiques essentiels à la société, en particulier pour l’épuration des eaux et la régulation des débits d’étiage. Elles hébergent également une diversité floristique et faunistique très particulière. La protection et la restauration des zones humides contribuent à l’atteinte du bon état écologique global des milieux aquatiques et constitue un objectif prioritaire des politiques publiques, mis en oeuvre dans le cadre d’actions concertées.

La stratégie à long terme de protection des zones humides s’appuie sur le partage de la connaissance, sur le soutien et l’accompagnement des activités et des pratiques favorables à leur conservation. L’objectif est d’associer et de faire participer les acteurs à la pérennisation des services rendus à la société par ces milieux. L’établissement public du Parc national participe activement à la mise en oeuvre de cette stratégie, en collaboration avec les gestionnaires de l’espace et en lien avec les collectivités et les services de l’Etat.

Les inventaires des zones humides sont portés à la connaissance des acteurs du territoire. La connaissance est complétée et les inventaires anciens sont actualisés. Les réseaux locaux et régionaux de connaissance, gestion et suivi des zones humides (Sagne en Lozère, Gema dans le Gard, Rhoméo à l’échelle inter-régionale, etc.) sont mis à profit pour mutualiser les expériences.

Les différents outils contractuels de gestion et restauration des zones humides sont mobilisés : MAE, investissements non productifs (points d’abreuvement, mise en défens), contrats et charte Natura 2000, contrats patrimoine et Mazenot du Parc national.

L’établissement public du Parc national contribue, aux côtés des services de l’Etat, à atteindre l’objectif du Grenelle sur les zones humides. Il constitue un relais du plan national d’action pour leur sauvegarde. Les propriétés de l’Etat soumises au régime forestier et celles du Parc constituent des sites privilégiés de conservation des zones humides, en lien avec les activités des gestionnaires locaux.

Les partenaires de la charte sollicitent l’inscription des zones humides du mont Lozère et de l’Aigoual dans la liste des zones humides d’importance internationale au titre de la convention de Ramsar. Cette inscription s’accompagne d’un partenariat avec la profession agricole pour la gestion pastorale, et avec les gestionnaires et propriétaires forestiers.

 

Rôle de l’établissement public du Parc national
Diffusion des connaissances et complément d’inventaires
Mobilisation des outils contractuels
Acquisition foncière et plans de gestion

Contributions des communes adhérentes
Délibération en vue de la désignation des « Cévennes » au titre de la convention
RAMSAR (Unesco)

Principaux autres partenaires à mobiliser
Agences de l’eau
Régions, Départements et collectivités
DREAL, DDT, ONF, ONEMA
Chambres d’agriculture et CRPF
Structures porteuses des SAGE et des contrats de rivières
Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques et AAPPMA
Associations de protection du patrimoine naturel

 

  • Mesure 3.2.2. Préserver et gérer les milieux aquatiques

Les milieux aquatiques constituent d’importants réservoirs de biodiversité. Sur le territoire du Parc national des Cévennes, le maintien de leur qualité et de leurs fonctionnalités nécessite le maintien et la restauration de la continuité biologique des cours d’eau, l’entretien raisonné de leurs berges et la limitation de la dynamique des espèces invasives.

Les acteurs de la charte reconnaissent l’importance des dynamiques naturelles des cours d’eau (espaces de mobilité, etc.), du maintien de leurs fonctionnalités biologiques et de la gestion de la végétation des berges (ripisylves, bandes enherbées). Ils mettent en oeuvre des actions de gestion des milieux aquatiques, en particulier dans le cadre des opérations des collectivités en faveur des rivières (Tarn, Gardons, Dourbie, Cèze, etc.).

L’établissement public du Parc national participe à l’élaboration de la Trame bleue à l’échelle du territoire en lien avec le schéma régional de cohérence écologique, dans la perspective de renforcer la solidarité entre le coeur et l’aire d’adhésion. Les actions qui en découlent sont élaborées et programmées à l’échelle des bassins et sous-bassins afin de favoriser une approche globale.

L’opportunité d’un traitement des « obstacles » à l’écoulement générant des discontinuités écologiques est définie au cas par cas en tenant compte des enjeux culturels, des usages liés à l’ouvrage, des enjeux biologiques et de la faisabilité des interventions. Le Schéma Départemental de mise en Valeur des Milieux Aquatiques (SDVMA ou SDVP) et les inventaires de l’ONEMA (ouvrages) servent de base à un programme concerté de réflexion sur le rétablissement des continuités écologiques.

Les travaux, notamment de renaturation, entrepris dans le cadre des contrats de rivière et plans pluriannuels d’entretien sont encouragés. Plusieurs tronçons de cours d’eau sont ainsi restaurés : rétablissement de continuités et des fonctionnalités, coupe de résineux en berge, reconstitution de ripisylves, etc. Des actions concourant à limiter le développement des espèces invasives sont mises en oeuvre.

La restauration et l’entretien des éléments ponctuels tels que les mares, les lavognes et les gourgues sont recherchés. Chaque commune désigne un élément ponctuel dit de « référence ». Au delà des travaux à réaliser si nécessaire, un suivi participatif sur la faune de ces mares est engagé sous l’impulsion du Parc national.

Une étude sur la biodiversité des organismes vivants souterrains est réalisée.

 

Rôle de l’établissement public du Parc national
Mise en réseau des acteurs du territoire et diffusion des connaissances liées à la trame bleue
Soutien des opérations de restauration et de gestion, mais aussi d’expérimentation (invasives) et de suivi
Lancement d’études

Contributions des communes adhérentes
Désignation d’un élément ponctuel dit de référence (lavognes, mares, gourgues), en vue de créer un réseau.

Principaux autres partenaires à mobiliser
Agences de l’eau
Régions, Départements et collectivités
DREAL, DDT, ONEMA
Structures porteuses des SAGE et contrats de rivières
Fédérations pour la pêche et la protection des milieux aquatiques et AAPPMA
Associations de protection du patrimoine naturel

 

  • Mesure 3.2.3. Gérer durablement la biodiversité piscicole

 

Les rivières du territoire du Parc national accueillent une faune aquatique d’une grande valeur patrimoniale : truite fario, chabot, blageon, barbeau méridional, écrevisse à pattes blanches, etc. La gestion durable du patrimoine piscicole a pour objectif de maintenir les populations aquatiques autochtones de vertébrés et invertébrés. Les fédérations départementales pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, et les associations agréées (AAPPMA), jouent un rôle central dans ce domaine.

Les partenaires de la charte agissent en cohérence avec les orientations de gestion définies par les Fédérations (plan départemental pour la protection du milieu aquatique et la gestion des ressources piscicoles : PDPG), en conformité avec les SDAGE.

Le renforcement du réseau de suivi piscicole (si nécessaire), basé sur l’analyse des données existantes (ONEMA et Fédérations), et la réalisation d’études génétiques permettent d’améliorer la connaissance des peuplements et de la biodiversité piscicole. Ces données contribuent à informer les pêcheurs sur les conséquences possibles des repeuplements (participation nulle ou très faible à la reproduction, etc.) et à mette en oeuvre une gestion piscicole patrimoniale, sans alevinage, en référence aux PDPG et aux orientations des SDAGE.

Des actions de sensibilisation des jeunes publics au respect des milieux et des espèces sont assurées par les écoles de pêche et lors d’interventions en milieu scolaire, mais aussi à l’occasion des manifestations dédiées à la pêche et de chantiers de nettoyage de berges. L’information du public sur les enjeux piscicoles et sur les milieux aquatiques est renforcée sur les sites les plus fréquentés tels que l’étang de Barrandon, le lac des Pises, le lac de Villefort, etc.

Ainsi préservé, ce patrimoine permet de conforter une destination de « pêche patrimoniale » qui repose avant tout sur la qualité des milieux aquatiques. La diversité des parcours de pêche (pêche sans tuer, trophée, jeunes et personnes âgées, etc.), la création de sites internet (AAPPMA) et l’organisation d’un festival de l’eau et de la pêche de l’espace « Cévennes et Causses » contribuent à l’attractivité et à la promotion de la destination.

L’inventaire global des populations d’écrevisses à pattes blanches (1999-2003) est mis à jour.

 

Rôle de l’établissement public du Parc national
Soutien pour la réalisation d’actions cohérentes avec les PDPG et SDVMA
Incitation à la valorisation et sensibilisation au respect des milieux aquatiques et de la biodiversité piscicole
Lancement d’études et inventaires (évolution des peuplements, génétique, etc.)

Contributions des communes adhérentes
Création de réserves de pêches sur des terrains communaux
Relais d’information sur les espèces invasives

Principaux autres partenaires à mobiliser
Agences de l’eau
ONEMA, DREAL
Régions, Départements et collectivités
Fédérations de pêche, AAPPMA et associations de pêche privées
Guides de pêche
Structures porteuses des SAGE et contrats de rivières
CDT et OSTI

Dernière mise à jour :
29-07-2014 09:06
Auteur :
Alicia Lambert
Révision:
1.0
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